lundi 19 août 2013

Les Aventures du Magnifico à Aurillac !!!


Les Aventures du Magnifico seront au Festival d'Aurillac du 21 au 24 août à 16H20 au Terrain de Sport de la Jordanne...
Photo : Les Aventures du Magnifico seront au Festival d'Aurillac du 21 au 24 août à 16H20 au Terrain de Sport de la Jordanne...

lundi 5 août 2013

La chronique d'Olivier du 31 juillet dernier...


Chronique IV : Mercredi 31 juillet 2013 //
Etudes de tristesse, texte de Christian Dumais-Lvowski lu par Redjep Mitrovitsa

Propos : Études de tristesse narre le voyage intérieur d’un enfant “né du vide”, qui pose un regard doux-amer sur des souvenirs des trente premières années de sa vie. Un roman du désir et de la beauté, conduit avec tendresse dans une langue élégante et ciselée.
Une écriture qui s’attache aux perceptions, qui véhicule la mélancolie attachée aux pas de Félix, le narrateur. Un état feutré où les mots ont la légèreté de la danse.
Ruptures, séparations, voyage, initiation, angoisse, peur, un très court roman d’humeur vagabonde et poétique, qui par son seul titre, intrigue déjà.

La chronique d’Olivier :
Bonsoir,
Permettez-moi tout d’abord, pour introduire cette chronique, de vous faire part de ma réelle surprise ce soir.
En effet, au regard du titre de cette lecture qui est proposée dans le cadre des Contre-Plongées, à savoir  « Etudes de  tristesse », je m’attendais à m’adresser à un parterre de plaintifs et mystiques gothiques, aux dernières dépressives fans des Cure, voire à la famille Adams au grand complet, mais certainement pas à un public dont la caractéristique principale est, reconnaissez-le, sa parfaite banalité.
Un véritable concentré de Monsieur et Madame tout-le monde pour tout dire, on se croirait presque au Puy-du-Fou.
Alors, je sais que ce soir c’est gratuit ; mais tout de même, n’aviez-vous d’autres solutions pour vous divertir, en pleine période estivale, que d’assister à une lecture, ce qui en soi, convenez-en, est déjà douteux, à Clermont-Ferrand, no comment, d’une œuvre intitulée : « Etudes de  tristesse »
« Etudes de tristesse », non mais sincèrement quelle idée… même si le texte signé du très talentueux Christian DUMAIS-LVOWSKI est magnifique, ça, j’en conviens, mais quand même, « études de  tristesse ».
D’autant que si vous teniez vraiment à étudier la tristesse, n’aurait-il pas mieux valu rester tout seul chez vous, parce que si la tristesse peut revêtir différentes formes, elle puise toujours son origine à la même source, à savoir la solitude du cœur.
Ce n’est pas moi qui l’affirme mais le grand Montesquieu lui-même. Je le cite : « la tristesse naît de la solitude du cœur qui se sent toujours fait pour jouir et qui ne jouit pas, qui se sent toujours fait pour les autres et qui ne les trouve pas ».
Alors évidemment, c’est de la philosophie et ça peut paraître un peu abscons, mais en fait, la thèse du grand homme est déconcertante de limpidité pour peu qu’on se donne la peine de l’illustrer concrètement, voyez plutôt.
Alors voilà, il faut imaginer que l’homme est un peu, si vous le voulez, comme un artichaut, il a un cœur et on souhaite y accéder. Sauf que l’on rencontre tout de suite un obstacle, à savoir, les feuilles.
Dans la proposition de Montesquieu, ces feuilles symbolisent l’ensemble des normes sociales qui structurent et définissent l’individu. Pour accéder au cœur, il faut donc savoir les repérer et les écarter. Et elles sont nombreuses les normes sociales. Il y a évidemment la langue maternelle, les références culturelles, le niveau d’étude, l’appartenance à une classe sociale, la religion, le positionnement politique, la culture familiale, les habitudes de consommation, le lieu de résidence, etc, etc, bon, on va pas y passer la soirée tant elles sont nombreuses ces normes sociales, bon alors, où j’ai mis ça, ha voilà, bouchez-vous les oreilles, BOUM !
Bien, une fois qu’on a fait péter les normes sociales, on n’accède toujours pas au cœur, mais aux poils, qui, on l’aura compris, symbolisent la zone des  pulsions, des  instincts, bref, de notre animalité.
Donc, en conclusion, Montesquieu nous explique que si on ne sait pas décrypter les normes sociales ou maîtriser ses instincts, on ne touche pas le cœur de l’autre, on reste seul avec soi-même, et de là surgit la tristesse, ce qui n’est pas rien puisque comme l’écrivait le grand  Victor Hugo, « l’enfer est tout entier contenu dans ce mot : solitude ».
Ha mais…, mais ne serait-ce pas là la raison première de votre présence ici ce soir. Ne seriez-vous donc pas en train de fuir justement l’enfer de cette solitude qui caractérise tant notre triste et soit-disant moderne époque.
Vous prenez encore le risque, sans crainte et sans armure comme disait Jacques Brel, de partager ensemble des émotions autour de cette lecture, quand bien même serait-ce une étude de  tristesse, avec d’autres personnes que vous ne connaissez même pas mais qui vous ressemblent tant.
Je vous aurais alors mal jugé ? Vous n’auriez en fait rien de commun avec la morne banalité.
 Loin des anonymes « Monsieur et Madame tout-le-monde », vous seriez en fait les dignes représentants de ces si rares rêveurs  qui n’ont pas honte de croire à la possibilité d’un bonheur réellement partagé à l’heure où, il faut bien le dire,  il est de si bon ton de se consoler l’âme avec les factices relations nouées avec des centaines d’amis virtuels dont on ne connaît pas même le visage ou de tromper l’absence en remplissant sans passion son caddy de corps étrangers attrapés à la va-vite dans les rayonnages glauques et impersonnels des sites de rencontres.
Vous me donnez subitement l’envie de me joindre à vous pour suivre cette « Etudes de tristesse », histoire de nourrir le fol espoir de terminer pour une fois cette journée par un  « au revoir » plein de promesses, au lieu des trop habituels et ordinatiques « quitter ; quitter ; éteindre »   
Belle lecture, bonne soirée.
 
  















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