mercredi 20 novembre 2013
lundi 4 novembre 2013
Le Procès de Pinocchio au Festival L'humour sur un plateau
Dimanche, nous jouons Le Procès de Pinocchio à Orcet (63) dans le cadre du Festival L'Humour sur un Plateau.
C'est à 17H.
Venez avec vos enfants et si vous n'en avez pas, adoptez-en quelques-uns pour l'occasion.
mercredi 30 octobre 2013
vendredi 25 octobre 2013
jeudi 19 septembre 2013
lundi 9 septembre 2013
Le Procès de Pinocchio, le teaser
Pour ceux qui ne l'ont pas encore vu, le teaser du procès de Pinocchio :http://creative.arte.tv/fr/community/le-proces-de-pinocchio-theatre
lundi 19 août 2013
Les Aventures du Magnifico à Aurillac !!!
Les Aventures du Magnifico seront au Festival d'Aurillac du 21 au 24 août à 16H20 au Terrain de Sport de la Jordanne...
lundi 5 août 2013
La chronique d'Olivier du 31 juillet dernier...
Chronique IV : Mercredi 31 juillet 2013 //
Etudes de tristesse, texte de Christian Dumais-Lvowski lu par Redjep Mitrovitsa
Propos : Études de tristesse
narre le voyage intérieur d’un enfant “né du vide”, qui pose un regard
doux-amer sur des souvenirs des trente premières années de sa vie. Un roman du
désir et de la beauté, conduit avec tendresse dans une langue élégante et
ciselée.
Une écriture qui s’attache aux perceptions, qui véhicule la mélancolie
attachée aux pas de Félix, le narrateur. Un état feutré où les mots ont la
légèreté de la danse.
Ruptures, séparations, voyage, initiation, angoisse,
peur, un très court roman d’humeur vagabonde et poétique, qui par son seul
titre, intrigue déjà.
La
chronique d’Olivier :
Bonsoir,
Permettez-moi tout d’abord, pour introduire
cette chronique, de vous faire part de ma réelle surprise ce soir.
En effet, au regard du titre de cette
lecture qui est proposée dans le cadre des Contre-Plongées, à savoir « Etudes de tristesse », je m’attendais à m’adresser
à un parterre de plaintifs et mystiques gothiques, aux dernières dépressives fans
des Cure, voire à la famille Adams au grand complet, mais certainement pas à un
public dont la caractéristique principale est, reconnaissez-le, sa parfaite
banalité.
Un véritable concentré de Monsieur et Madame
tout-le monde pour tout dire, on se croirait presque au Puy-du-Fou.
Alors, je sais que ce soir c’est gratuit ;
mais tout de même, n’aviez-vous d’autres solutions pour vous divertir, en
pleine période estivale, que d’assister à une lecture, ce qui en soi,
convenez-en, est déjà douteux, à Clermont-Ferrand, no comment, d’une œuvre
intitulée : « Etudes de tristesse »
« Etudes de tristesse », non mais
sincèrement quelle idée… même si le texte signé du très talentueux Christian
DUMAIS-LVOWSKI est magnifique, ça, j’en conviens, mais quand même, « études
de tristesse ».
D’autant que si vous teniez vraiment à
étudier la tristesse, n’aurait-il pas mieux valu rester tout seul chez vous,
parce que si la tristesse peut revêtir différentes formes, elle puise toujours
son origine à la même source, à savoir la solitude du cœur.
Ce n’est pas moi qui l’affirme mais le
grand Montesquieu lui-même. Je le cite : « la tristesse naît de
la solitude du cœur qui se sent toujours fait pour jouir et qui ne jouit pas,
qui se sent toujours fait pour les autres et qui ne les trouve pas ».
Alors évidemment, c’est de la philosophie et
ça peut paraître un peu abscons, mais en fait, la thèse du grand homme est
déconcertante de limpidité pour peu qu’on se donne la peine de l’illustrer concrètement,
voyez plutôt.
Alors voilà, il faut imaginer que l’homme
est un peu, si vous le voulez, comme un artichaut, il a un cœur et on souhaite
y accéder. Sauf que l’on rencontre tout de suite un obstacle, à savoir, les
feuilles.
Dans la proposition de Montesquieu, ces
feuilles symbolisent l’ensemble des normes sociales qui structurent et
définissent l’individu. Pour accéder au cœur, il faut donc savoir les repérer
et les écarter. Et elles sont nombreuses les normes sociales. Il y a évidemment
la langue maternelle, les références culturelles, le niveau d’étude,
l’appartenance à une classe sociale, la religion, le positionnement politique,
la culture familiale, les habitudes de consommation, le lieu de résidence, etc,
etc, bon, on va pas y passer la soirée tant elles sont nombreuses ces normes
sociales, bon alors, où j’ai mis ça, ha voilà, bouchez-vous les oreilles,
BOUM !
Bien, une fois qu’on a fait péter les
normes sociales, on n’accède toujours pas au cœur, mais aux poils, qui, on
l’aura compris, symbolisent la zone des pulsions, des instincts, bref, de notre animalité.
Donc, en conclusion, Montesquieu nous
explique que si on ne sait pas décrypter les normes sociales ou maîtriser ses
instincts, on ne touche pas le cœur de l’autre, on reste seul avec soi-même, et
de là surgit la tristesse, ce qui n’est pas rien puisque comme l’écrivait le
grand Victor Hugo, « l’enfer est
tout entier contenu dans ce mot : solitude ».
Ha mais…, mais ne serait-ce pas là la
raison première de votre présence ici ce soir. Ne seriez-vous donc pas en train
de fuir justement l’enfer de cette solitude qui caractérise tant notre triste
et soit-disant moderne époque.
Vous prenez encore le risque, sans crainte
et sans armure comme disait Jacques Brel, de partager ensemble des émotions
autour de cette lecture, quand bien même serait-ce une étude de tristesse, avec d’autres personnes que vous ne
connaissez même pas mais qui vous ressemblent tant.
Je vous aurais alors mal jugé ? Vous
n’auriez en fait rien de commun avec la morne banalité.
Loin
des anonymes « Monsieur et Madame tout-le-monde », vous seriez en
fait les dignes représentants de ces si rares rêveurs qui n’ont pas honte de croire à la
possibilité d’un bonheur réellement partagé à l’heure où, il faut bien le
dire, il est de si bon ton de se
consoler l’âme avec les factices relations nouées avec des centaines d’amis
virtuels dont on ne connaît pas même le visage ou de tromper l’absence en
remplissant sans passion son caddy de corps étrangers attrapés à la va-vite
dans les rayonnages glauques et impersonnels des sites de rencontres.
Vous me donnez subitement l’envie de me
joindre à vous pour suivre cette « Etudes de tristesse »,
histoire de nourrir le fol espoir de terminer pour une fois cette journée par
un « au revoir » plein de
promesses, au lieu des trop habituels et ordinatiques « quitter ;
quitter ; éteindre »
Belle lecture, bonne soirée.
mardi 30 juillet 2013
La 3è chronique d'Olivier...
Chronique III : 29
Juillet 2013 // L’effacement, Compagnie Brut de Béton
Propos :
Comme
des millions de « petites vieilles », Marie-Line a une histoire.
Comme pour des centaines de milliers d’entre elles, cette histoire disparaît
irrémédiablement. Marie-Line a de bonnes raisons de vouloir oublier ce monde.
Il ne ressemble en rien à celui qu’elle avait construit durant le XXe siècle à
travers ses « résistances ».
Alors, elle nous fait un dernier
« tour de piste » pour se montrer avant de s’égarer définitivement.
Restes de chansons, bouts de phrases, réminiscence de mouvements, voilà ce qui
lui permet encore d’être là.
Beckettienne malgré elle, Marie-Line s’efface
dans une certaine joie.
La chronique d’Olivier :
Bonsoir,
En ouverture de cette chronique,
j’aimerais vous poser une question qui, selon l’expression consacrée, me brûle
évidemment les lèvres, mais
surtout, me taraude frénétiquement
l’entendement.
Qu’est-ce-que vous faites
là ?
Je veux dire, ce qui me
plairait de savoir, c’est pourquoi, sans y être manifestement contraints,
choisir de venir voir un spectacle sur la vieillesse, car vous l’aurez compris,
L’effacement ne traite évidemment pas
de la problématique de la dette grecque mais bien-sûr de ce stade ultime de
l’existence où, sans être encore tout à fait un fantôme, on ressemble déjà
manifestement à une sorte d’oubli.
Non, sincèrement, j’aimerais
connaître la raison de votre présence ce soir, parce que, voyez-vous, moi, par
exemple, je fais partie de ces gens que la vieillesse répugne. Et oui, je n’ai
pas honte de le dire, la vieillesse me dégoûte, avec tous ses pathétiques
tremblements, son cortège de plis adipeux et ses incontinents filets de bave
qui viennent s’écraser dans un bruit mou sur des charentaises poisseuses et
avachies. Beurk ! Quel manque de dignité que la vieillesse.
A mon âge, même si j’affiche
ce port altier et ce teint frais que m’envient les premières communiantes, je
ne supporte plus du tout l’idée du temps qui passe. La simple vision d’une date
de péremption sur un pot de yaourt me plonge irrémédiablement dans une profonde
mélancolie.
Du coup, je m’adapte. Je ne
bois que du Beaujolais Nouveau, ne vais voir que des films de Mickael Young et
ne ris qu’aux blagues d’Olivier Lejeune.
Et n’allez surtout pas
croire, je vous en prie, qu’il s’agisse là d’une quelconque forme de lâcheté,
non point. Je ne crains, par exemple, tel que vous me voyez, nullement la mort…
des autres. Non, blague à part, la mort ne m’effraie pas plus que ça. La mort,
convenez-en, est mille fois moins anxiogène que la vieillesse. La mort, c’est
franc, c’est direct, ça arrive et hop, on part direct bras-dessus bras-dessous
en voyage de fosse.
Alors que la vieillesse, vous
serez d’accord, c’est sournois, ça s’immisce à l’insu de notre plein gré et ça
peut vous ronger la couenne, comme un cancer, pendant plusieurs dizaines
d’années.
Jacques Brel avait raison.
Mourir, la belle affaire. Mais vieillir, ah, vieillir. D’autant que le problème
avec la vieillesse, c’est de savoir quand elle commence.
Les sciences à ce jour
restent totalement impuissantes à cerner l’instant précis où l’homme bascule
vers le début de sa fin. La littérature ne nous renseigne guère plus.
Pour Eugène Ionesco, par
exemple, si l’on en croit son Journal en Miettes, la vieillesse attaquerait
dès la fin de l’enfance. « Tout va bien, écrit-il, tant qu’un quart
d’heure de récréation est interminable, tant qu’on a le temps durant ce quart
d’heure d’avoir l’idée d’un jeu, de le jouer, de le finir et d’en recommencer
un autre. C’est alors le monde qui tourne autour de vous, puis un jour, au
début de l’adolescence, on ne sait pas trop pourquoi, on bouge, on fait un pas,
puis un autre, et on se met à courir, courir après les choses, courir avec les
choses, alors on coule ».
Pierre Desproges, quant à
lui, datait son vieillissement personnel du moment où, disait-il, il avait
constaté qu’il commençait à s’essouffler dans les pentes trop dures ou les
femmes trop molles. Bon ici, en Auvergne, étant franchement dotés ni des unes
ni des autres, cette scientifique observation ne nous est d’aucun secours pour
traquer notre éventuel début de compte à rebours personnel.
Et que dire de Victor Hugo
qui lui, carrément, affirmait qu’il suffit à un homme de naître pour être assez
vieux pour mourir.
Mais je parle, je parle, et
les aiguilles tournent et vous ne m’avez toujours pas dit ce que vous veniez
chercher ce soir en venant assister à ce spectacle, L’effacement. J’en déduis donc que, soit vous faites partie d’un
voyage d’études Modavio-ukrainiens et que vous ne comprenez pas un traître mot
de ce que je vous raconte depuis 5 mn, soit votre silence est une délicate et
pudique façon de me dire qu’il n’y a tout simplement pas de réponse à la raison
de votre présence, pas plus qu’à la mienne d’ailleurs.
N’en déplaise au grand
William, « to be or not be » n’a peut-être aucun sens et que la seule
question qui vaille vraiment c’est « comment » être ou ne pas être.
Et à vous voir là, tranquillement assis ensemble, apaisés, peut-être même
heureux, vous donneriez presque envie.
Peut-être est-ce vous qui
avez raison.
Peut-être que la meilleure
façon de se tenir, après tout, à l’écart de la vieillesse, c’est, comme vous,
de savoir prendre son temps.
Prendre encore le temps de
s’émerveiller de ce cadeau fou et incompréhensible qu’est la vie juste pour le
plaisir de rire, de pleurer, de s’émouvoir.
Alors oui, venir au spectacle
pour contempler, une fois encore, avec L’effacement,
la beauté d’une fin de vie juste parce que c’est encore de la vie, au même
titre que la fin d’une histoire d’amour, c’est encore un petit bout d’une
histoire d’amour.
Oui, vous avez sans doute
raison, courir après le temps, comme le lapin d’Alice au Pays des Merveilles,
ce n’est pas vivre, alors, allons lentement puisque nous sommes pressés, et
vivons.
Je deviendrai vieux, vous
deviendrez vieux, et alors, on retombera tous enfin en enfance, on retrouvera
notre quart d’heure infini de jeux dans la cour de récréation, on rira sans
plus se soucier du temps, la mort essaiera de nous attraper et nous, on lui
tirera la langue, juste comme ça pour la narguer, pour lui faire comprendre
qu’on est trop rapide pour elle et qu’elle ne nous aura jamais vivants. Bonne
soirée.
vendredi 26 juillet 2013
Les chroniques d'Olivier, II...
Chronique II : 24 Juillet 2013 // Les Labrènes, Tomasso Landolfi, Lecture de Jean-Marc Bourg
Propos :
Nouvelle surréaliste,
voire absurde, Les Labrènes nous plonge dans un univers proche de La
métamorphose de Kafka. Le narrateur assiste à son propre enterrement et, alors
que le maçon scelle la pierre tombale, le voilà revenu au grand air pour porter
un regard nouveau sur sa famille.
Disparaître, c’est aussi faire de la place
aux autres, et les revenants ne sont pas toujours accueillis avec bonheur. De
quoi développer aisément suspicion et paranoïa. Et lorsque tout va de mal en
pis, les labrènes apparaissent…
Les lecteurs de Nicolas Bouvier se souviennent peut-être
du terrible combat entre les fourmis et les termites, dans son roman Le
poisson-scorpion, lu au jardin du muséum par un certain Jean-Marc Bourg !
La chronique d’Olivier :
Bonsoir,
En ouverture de cette
chronique, j’aimerais vous poser une question qui, selon l’expression
consacrée, me brûle évidemment les lèvres,
mais surtout, me taraude frénétiquement
l’entendement :
Qu’est-ce-que vous faites
là ?
La question ne s’adresse
évidemment pas à nos amis séniors, qui, ayant lu sur le programme «les labrènes »
s’imaginent sans doute, les pauvres, pouvoir tromper leur ennui de vieux en assistant à une conférence sur les
insectes et autres bestioles rampantes dans l’interminable attente de septembre, date à laquelle, reprendront enfin les projections de « connaissance du
monde ».
Non, la question, le
« que faites-vous là ? », s’adresse aux autres, à tous ceux qui,
dans la force de l’âge, pourraient occuper cette douce soirée d’été à de sensuelles
et bouleversantes occupations.
Moi par exemple, dès que j’en
aurai fini avec cette chronique, je pars retrouver ma chère et tendre avec
laquelle j’espère bien pouvoir me livrer à quelques délectables prouesses
corporelles qui, et je m’en excuse par avance, risquent fort de contribuer gravement
au réchauffement climatique.
Mais vous ? Vous, qui
n’êtes ni chroniqueur ni vieux, pourquoi donc êtes-vous là ?
Je veux dire, quelle lubie vous
a pris pour venir, de votre plein gré j’imagine, assister à une lecture de
l’œuvre de Tommaso Landolfi, « Les labrènes », remarquez que j’ai
bien dit « quelle lubie vous a pris » et non pas « quelle mouche
vous a piqués ? », hein, sinon
tout de suite les vieux « alors c’est sur les insectes ou c’est pas sur
les insectes ? ». Non, et définitivement non !
« Les labrènes » ne parlent pas d’insectes,
mais de l’humain, et même plus précisément d’une caractéristique qui nous différencie justement et à jamais du
règne animal, à savoir notre incroyable et irrépressible capacité à nourrir ce
qu’il est convenu d’appeler de la suspicion.
Oui, Mesdames et Messieurs,
la suspicion, ce délire interprétatif, construit sur une perception faussée du
réel, qui peut conduire chacun d’entre nous dans les affres délirants et sans
retour de la spirale paranoïaque.
D’autant que l’époque, pleine
de doutes et de défiance, n’a jamais été aussi propice à la contamination généralisée de cette horrible suspicion
chez les uns et les autres.
Il suffit d’ouvrir un journal
pour constater, vous en conviendrez, que
la défiance est même le moteur principal de l’actualité contemporaine. Défiance
vis-à-vis des modèles économiques, défiance vis-à-vis des représentants
politiques, défiance vis à vis des
autres cultures, des autres religions etc…etc. On en vient même, folle
extrémité, à suspecter la présence de coureurs sains chez les drogués du Tour
de France.
Mais si la suspicion peut
s’immiscer dans la plénitude du vaste champs des relations humaines, elle n’est
jamais aussi douloureuse et dévastatrice que lorsqu’elle prend place dans le
doux et néanmoins fragile cocon des relations amoureuses.
Tiens, un petit test :
Qui parmi vous est totalement assuré de la fidélité de sa compagne ou de son
compagnon ? Allez-y, n’ayez pas peur levez la main on est entre nous.
Voilà, à par deux mythomanes,
force est de constater que la suspicion guette potentiellement chacun d’entre nous.
Et comment pourrait-il en être autrement ?
N’y a-t-il de plus grand
supplice, pour le commun des mortels, que d’imaginer l’être aimé, l’être à qui on eut donné de l’or et des
bijoux comme disait l’autre, pour qui on eut vendu son âme pour quelques sous
même, et bien de l’imaginer, cet être-là justement, défaillir de plaisir sous
les libidineuses et animales caresses d’une personne étrangère.
Enfin étrangère, mais que vous connaissez la plupart du temps, et
dont vous ne vous êtes jamais méfié tant sincèrement vous n’auriez jamais
imaginé que le potentiel de séduction puisse attirer autre chose qu’un
coléoptère aveugle et à moitié déprimé. Je sais les anciens, j’ai dit
coléoptère, mais je vous assure que c’est vraiment pas le sujet, ça suffit
maintenant.
Quand la suspicion s’installe, disais-je, tout
s’explique soudain, tout devient évident. Il ne vous manque que la preuve de la
haute trahison, car sinon tout concourt à renforcer à chaque seconde vos
soupçons ; les mots de l’autre sentent désormais irrémédiablement la duplicité à plein nez et ses
silences sont carrément des aveux.
Oui, c’est clair, vous êtes
sans conteste la victime d’un perfide et machiavélique complot, « on vous
ment, on vous trompe » comme le faisait déjà remarquer en son temps une
certaine Arlette, ça crève les yeux comme on dit, mais ils ne savent pas à qui
ils ont à faire ha ! ha !, et leur misérable duplicité va leur coûter
très cher. L’heure de la vengeance a sonné et croyez-moi, ça va saigner.
Voilà, la mécanique fatale est
enclenchée, le système paranoïaque est en place, et l’inévitable peut désormais
advenir.
C’est à ce genre de folie
proprement humaine que vous êtes venus assister au travers de la nouvelle de
Tommaso Landolfi intitulée« les labrènes ».
Alors oui peut-être suis-je finalement
en train de comprendre la raison de votre présence ici.
Bien sûr, vous êtes venus constater
une fois encore l’incroyable fragilité d’une histoire d’amour, cette chose si
précieuse sans laquelle, pour paraphraser Nietzsche, la vie ne serait qu’une
faute, une erreur.
Et je crois surtout que je
viens de comprendre la présence des plus âgés parmi vous. Vous êtes venu
savourer les pièges de la vie, dans lesquels vous avez eu l’élégance de ne pas
tomber, histoire d’avoir fait tout ce chemin
juste pour le plaisir quasi enfantin de susurrer à l’oreille de votre
douce et, espérons-le, éternelle
moitié, les bouleversants mots de
Jacques Brel : « oh ! Mon amour, il nous fallut bien du
courage, il nous fallut bien du talent pour être vieux sans être adultes,
oh ! Mon amour, mon doux, mon tendre, mon merveilleux amour, je t’aime
encore, tu sais, je t’ai-ai-me ». Belle soirée.
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