lundi 7 septembre 2009

Après le Festival d'Aurillac 09

Après la très belle tournée dans le cadre des Préalables du Festival d’Aurillac (12 dates dans le Cantal et le Lot), où Diva Dimitri a reçu un accueil plus que chaleureux de la part du public, la question se pose a posteriori : fallait-il se lancer dans l’aventure si fragilisante de Chalon dans la Rue ?

J’ai la conviction aujourd’hui que oui, il fallait prendre le risque de partager cette création avec un public de festivaliers taraudé par le souci d’une consommation efficace et impatiente de spectacles.

Dans cette course au rendement, Diva Dimitri fait figure de proposition décalée, d’autant plus qu’il ne s’agit pas à proprement parler d’un spectacle fait pour la rue mais d’un spectacle conçu pour le public que l’on croise dans les programmations estivales en extérieur. Il s’adresse donc à ce public qui en été vient au spectacle dans le cadre de l’animation de leurs lieux de vacances, aux autochtones qui voient se monter une scène de théâtre sous leurs fenêtres, aux curieux qui viennent parce que c’est gratuit, mais aussi aux amateurs de spectacle vivant, aux abonnés de Saison Culturelle le restant de l’année, aux familles, aux vieux, aux tout-seuls…Bref, à ce public que l’on ne sait qualifier autrement que comme populaire et qu’il est rare de retrouver réuni dans une même salle de spectacle entre octobre et juin.

Ce public n’est pas celui que l’on croise sur les gros festivals vitrines dont fait partie Chalon. Et pourtant, ces festivals vitrines sont le plus souvent incontournables pour espérer séduire les programmateurs des manifestations en extérieur à venir.

Bref !

Nous savions les risques que nous prenions en venant à Chalon, mais nous avions pour nous l’expérience des représentations antérieures où les réactions particulièrement positives du public nous avaient nous-mêmes déconcertés. Diva Dimitri était cependant encore trop frais et face à l’attente d’efficacité des festivaliers (on ne saurait rentrer dans ce spectacle en tant que public avec l’envie de consommer des certitudes et des effets !), nous avons manqué de convictions et nous avons bidouillé à la va-vite dans le jeu des personnages et le développement dramaturgique pour le rendre plus « efficace » justement : caricaturisation, effets comiques supplémentaires, accélérations du rythme…etc. Une vraie belle erreur. Le spectacle s’est automatiquement asséché et a failli même perdre son âme. Et son âme, on l’aime. Elle est le fruit d’une création consciencieuse, et sans prétention aucune, ambitieuse. Diva Dimitri est une proposition où l’on rit beaucoup, mais pas que. Il est question du sens même de la vie et il va sans dire que pour tout un chacun, ce questionnement est l’un des plus pressants qui soient.

Heureusement, une œuvre existe en dehors des doutes et de l’inconsistance de ses créateurs ! Suite à cette expérience fragilisante, nous avons opté pour le retour aux origines, c’est-à-dire coûte que coûte assumer l’essence de ce qui nous avait enthousiasmé et convaincu tout au long de la création de Diva Dimitri.

Bien nous en prit ! Quel beau mois d’août, quel plaisir que de partager ce spectacle durant toutes ces soirées avec un public véritablement conquis et gratifiant.

L’été se termine donc très bien pour l’ensemble de l’équipe et nous le devons en partie à Monsieur Jean-Marie Songy qui a eu la pertinence de programmer Diva Dimitri dans le contexte exact pour lequel il a été créé, c’est-à-dire Les préalables.

Rien ne l’obligeait à prendre ce type de risques. Nous l’en remercions sincèrement.

Pour athra et compagnie, Olivier Papot.

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